jeudi 10 mai 2018

Evaluation: Stanley 12, rabot racloir

Parmi les outils relativement rares que j'ai acheté dernièrement, il y avait deux Stanley no.12.


Puisque j'aime bien essayer tous ces outils, j'ai donc affûté la lame pour faire un essai et j'ai été enchanté.

J'ai déjà quelques lames d'ébénistes, un Stanley 80 et un racloir Lie-Nielsen (large scraping plane) qui me cause toutes sortes de difficultés.  Deux ans après son achat, la compagnie Lie-Nielsen m'a offert - sans que j'aie à demander - de retourner ce rabot et de me rembourser.


Ce billet discute beaucoup de ma méthode d'affûtage pour racloirs, alors pour ceux qui veulent aller directement à l'évaluation je leur dirais que j'aime beaucoup ce racloir mais que je continu à utiliser un racloir à main dans la plupart des cas.

Le no. 12 étant du type racloir, j'ai affûté le biseau autour de 40-45 degrés à main levée.  Ce n'est pas facile et il faut faire bien attention à ce que la lame ne pique pas dans la pierre.  Je ne recommanderais pas cette technique à main levée à quiconque utilise des pierres japonaises parce que leur surface est trop molle.

Ma procédure complète à partir d'une lame qui n'avait probablement pas été utilisée depuis des décennies est comme suit:



1. Obtenir du métal frais sur le dos de la lame et près du tranchant en utilisant le truc de la règlette, le tout sur pierre diamantée.







2. Etablir un biseau à 40-45 degrés sur la pierre de votre choix.



Cette lame était carré à son extrémité et la pierre fine n'était pas agressive.  J'ai finalement utilisé une extra-rude diamantée pour terminer le biseau à 45 degrés.  Une autre méthode aurait été d'utiliser mon touret manuel.

J'enlève ensuite le morfil sur le dos de la lame.  Remarquez que l'angle est d'environ 3 degrés avec un règlet qui a 3mm (1/8") d'épaisseur et une pierre de 75mm (3") de large.



3. Maintenant j'affûte comme n'importe quelle lame de rabot.



4. Faire un micro-biseau ou progressif sur une pierre plus fine.



5. Cuir chargé de pâte verte sur le biseau et le dos (25 fois de chaque côté)


Je soulève légèrement l'extrémité de la lame pour émuler un angle d'environ 3 degrés soit le même angle que j'ai utilisé pour enlever le morfil.


6. Il est temps pour la dernière étape qui se fait avec un brunissoir ou tout autre objet lisse d'une dûreté supérieure à la lame.  Je débute par des passes à l'angle du biseau, soit 45 degrés environ.



Je continu avec des passes successives en amenant l'angle du brunissoir à environ 15 degrés par rapport à l'horizontal.  Il faut comprendre que l'angle de 15 degrés additionné au 5 degrés (environ) que la lame penche vers l'avant vous donne un angle d'attaque réel de 20 degrés avec l'équivalent d'un contrefer à quelques millièmes de pouces du tranchant.  C'est très efficace et le risque d'arracher des fibres de bois est pratiquement nul.


La pression exercée n'est pas tellement forte.  C'est peut-être l'équivalent de 5 ou 10 livres pas plus.  Maintenant que cette lame a un biseau à 45 degrés, les prochains affûtages débuteront à l'étape 3 et ne nécessiteront pas plus de 5 minutes.

Il est temps de faire un essai et je tente d'insérer cette lame dans le no. 12 sans y arriver.  Il faut savoir que j'ai un no.12 et que j'ai deux lames (l'autre no. 12 est chez un ami).  Donc cette lame est légèrement trop large pour pouvoir s'insérer.  Je dois lui enlever quelques millièmes.



Maintenant je peux tenter un essai sur du cerisier qui est un bois adéquat pour le raclage.



 Je veux tenter une coupe plus profonde.  Pour avancer la lame plus profondemment, même si c'est contre-intuitif, la lame doit être pivotée vers l'avant.  Son point de pivot fait en sorte qu'en inclinant vers l'avant, la profondeur de coupe augmente.


Je me rend bien compte que les copeaux ne sont qu'au centre du rabot.  Il est évident que la semelle est ronde et je me demande si ce n'était pas volontaire.  Un des problèmes avec mon rabot LN à racler est justement qu'il y a formation de copeaux sur la pleine largeur et qu'il se met à vibrer sous l'effort.

J'ai appris d'un ami qu'il y a eu deux types de rabots no. 12 à être fabriqués par Stanley.  Les plus anciens ont une semelle plane et les plus récents on une semelle convexe.  Cette convexité donne sensiblement les mêmes résultats qu'un rabot 112 sur lequel nous pouvons cintrer la lame avec une vis d'ajustement.

Le type de semelle, plate ou concave, est documentée sur l'excellent site internet de Supertool.  En résumé, les anciens modèles ont une semelle plate et sur les modèles plus récents la semelle est arrondi.

Avec le rabot no. 12 et la lame originale, j'ai raclé mon dessus d'établi qui en avait bien besoin après toutes ces restaurations d'outils qui l'ont sali dernièrement.




En conclusion je dirais que cet outil ne m'attirait pas le moins du monde et j'ai été agréablement surpris.  L'utilisation demande un peu d'apprentissage mais rien de sérieux.  En très peu de temps j'ai un résultat supérieur au LN qui est pratiquement inutilisable (ou est-ce moi le problème?).

Les angles d'affûtages proviennent du guide Veritas pour leur no. 112 et vous pouvez le retrouver ici.

Normand

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