22 février 2022.
Ce billet montre les essais que j'ai fait pour déterminer ce qui est le mieux adapté pour moi entre, rabots avec effet contre-fer/ rabot racloir/ racloir à main. Au final, le racloir à main est indispensable pour travailler dans des coins mais aussi dans des arrondis. Le rabot racloir, au mieux de mes compétences, fonctionne mais prend des coupes tellement minces que le travail est très long et le fini de surface laisse un peu à désirer. Avec l'effet contre-fer je n'ai pas d'arrachement, je peux prendre des coupes très conséquentes et le fini de surface est des plus adéquat.
Voici donc mon cheminement.
Il y a quelques années j'ai fabriqué quelques rabots de bois. Ceux-ci sont parfaitement fonctionnels sauf si je veux les utiliser pour l'effet contre-fer ou ECF. Cette technique applique beaucoup de force sur la pointe du contre-fer.
Hier, j'ai sorti mes rabots de bois en me disant que j'allais régler ce problème une fois pour toute... et je n'y suis pas arrivé. Pour aucun d'entre eux.
À tous mes essais, le contre-fer reculait et quelques fois c'était l'ensemble fer et contre-fer qui se rétractait. Évidemment le presseur était serré au maximum, c'était au point où il était très difficile de l'enlever.
L'idée m'est venu que j'avais aussi, quelque part, mon premier rabot de bois et que pour celui-là j'avais utilisé un fer/contre-fer/presseur exactement comme nos rabots métalliques.
Celui-ci a fonctionné au premier essai mais lorsque j'ai voulu prendre une coupe conséquente, le fer a aussi reculé. J'ai serré la vis du presseur et ça fonctionnait jusqu'au moment où cette vis, taraudé dans le bois sous la lame, a été arrachée!
Il y a trois différences entre ce rabot et les autres que j'ai fabriqué.
1. Ce rabot à un siège plus plat parce qu'il est laminé et que j'ai pu, avant lamination, raboter très précisément le siège. Les autres sont d'un modèle plus classique avec coin en bois pour maintenir le fer en position. La portion centrale, où est le fer, est creusée au ciseau et il est difficile d'obtenir un siège bien droit.
2. Le premier rabot a un presseur métallique et les autres des presseurs en bois.
3. Les autres ont été huilés et pas le premier.
Puisqu'il est hors de question d'utiliser fer/contrefer/presseur pour un rabot de bois, je me suis mis à la recherche de ce qu'il se faisait sur internet. J'y ai trouvé plusieurs rabots de bois utilisés comme racloirs avec un siège à 105 degrés et aussi, un rabot métallique à angle faible ayant été affûté à 90 degrés ce qui lui donnait un angle d'attaque de 90 + 12 = 102 degrés.
L'idée d'avoir un rabot racloir est intéressante mais avec l'EFC je n'ai que très peu de problèmes d'arrachement. J'aimerais quand même en avoir un dans mon arsenal juste au cas ou un problème ne pourrait être réglé avec l'EFC.
J'ai donc décidé de m'en fabriquer un en bois. Sachant que cette construction est passablement longue, j'ai pensé que je pourrais modifier un rabot conventionnel pour que le tranchant soit comme un racloir. Mon beau-père m'avait donné un Handyman il y a quelques années et je n'osais pas m'en débarrasser. Ce sera le rabot que j'utiliserai et si le résultat est satisfaisant je m'attaquerai à la fabrication d'un rabot de bois.
J'ai du faire quelques ajustements sinon il aurait été inutilisable. Le siège fermement vissé en place pouvait bouger et ce même siège était recouvert d'une peinture épaisse et non uniforme.
J'ai ensuite aiguisé le fer à 90 degrés et je l'ai amené à 105 degrés. Cet angle n'a pas trop bien fonctionné et au final il est à 115 degrés. J'ai aiguisé selon la méthode Lie Nielsen (sans morfil) et aussi selon celle de Lee Valley (avec morfil) et le résultat a été similaire.
Cette dernière photo montre le résultat sur de l'érable à sucre au grain difficile (il y a un noeud). Les copeaux sont très minces comme on peut s'y attendre d'un racloir.
La prochaine photo montre le résultat et les copeaux beaucoup plus épais obtenus avec l'effet contre-fer. Le fini de surface est aussi plus luisant.
J'ai passé des heures à affûter mes lames pour en faire des racloirs et aucun de mes affûtages n'a réussi à reproduire ce que je fais si bien avec l'ECF.
L'ECF me donne donc un avantage en rapidité avec des copeaux beaucoup plus épais mais aussi un affûtage plus facile et qui dure plus longtemps.
Ma conclusion est que je n'ai aucun avantage à utiliser un racloir. Un rabot conventionnel avec ECF fait tout ce qu'un racloir peut faire et plus encore. Dans ce cas, pourquoi Stanley a-t-il mis sur le marché un rabot racloir? La réponse qui me vient immédiatement à l'esprit est que Stanley fabriquait tout et n'importe quoi et qu'ils se devaient d'avoir tous les outils en demande sinon un compétiteur aurait pris la place. De même, ils créaient de la demande en inventant de toutes pièces de nouveaux types d'outils. Lee Valley fait la même chose, non?
Normand
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