Quelqu'un de ma famille m'a demandé, pour Noël, de lui fabriquer une planche à découper en grain de bout d'assez grande dimension 7 x 35 x 60 cm (2-3/4" x 14" x 23-3/4). Elle veut toutes sortes d'essences et des blocs d'essences aléatoires avec toutes sortes de dimensions.
Je n'ai jamais fabriqué un planche comme celle-là. On dirait que chaque projet est toujours un apprentissage parce que c'est la première fois.
J'ai fait une erreur importante et nous avons du changer le design. La planche terminée est comme suit.
Et la voici installée.
Comme vous pouvez le constater elle est nettement plus grande que ce qui avait été prévu...j'y reviendrai.
Je m'y met et ça prend du temps. Plein de petits blocs de différentes essences et de grosseur différentes. J'utilise les essences suivantes:
- érable à sucre
- noyer
- chêne rouge
- acajou
- frêne
- verillo du Honduras
- cerisier
Pour ceux qui s'y connaissent, vous aurez remarqué l'erreur, que j'ai découverte lorsque la planche fut terminée.
L'erreur était d'utiliser du chêne rouge qui peut absorber les liquides et qui pourrait éventuellement se contaminer.
PS: le 19 juillet 2016: J'ai maintenant un petit microscope et j'ai eu l'idée de photographier différentes essences de bois en grain de bout. J'ai eu une confirmation des plus visible que le chêne rouge est à proscrire pour les planches à découper. Voir ici.
Les autres essences de bois que j'ai examiné n'ont pas ces trous vides. J'ai du chêne blanc et il y avait aussi ces pailles mais elles étaient remplies de...quelque chose qui les bloque.
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Mais, ma cliente de soeur, après avoir vu ce que je lui avais déjà livré, en veut maintenant une plus grande. Cette planche sera en trois parties. La partie originale contenant du chêne rouge, une bande séparatrice et une autre planche sans chêne rouge. Son idée est d'encastrer le tout dans le comptoir et d'avoir une planche à pain (celle avec du chêne rouge) et une autre pour les légumes et la viande.
Je m'attaque à ce travail et vous pourrez suivre son évolution ici.
Je débute par des collages de long morceaux d'essence différentes.
Je tronçonne le tout et je rabote une extrémité. J'ai bien l'intention de prendre toutes les précautions voulues pour avoir un dessus relativement plat au collage. Je n'avais pas fait suffisamment attention lorsque j'ai assemblé la première planche à découper et j'ai eu un très gros travail de rabotage pour rectifier ce problème.
Donc, pour le tronçonnage à l'égoïne, j'ai tracé des lignes au trusquin de chaque côté de la scie pour éviter l'éclatement.
Je dois maintenant scier entre ces deux lignes pour éviter l'éclatement.
Rabotage d'un collage en grain de bout avec un rabot no. 4 de Wood River. Il y a une chute de bois du côté droit pour éviter l'éclatement lorsque je rabote (je suis gaucher).
Je regarde le jeu des couleurs des essences et j'ajuste en incorporant les couleurs qui tranchent le mieux.
Voici où j'en suis rendu
J'ai pratiquement terminé de couper tous les blocs et je vais pouvoir commencer le collage.
J'ai un billet et un vidéo sur ma méthode d'affûtage. Cette méthode me permet de couper le grain de bout de toutes ces essences relativement facilement. Voici le billet et la vidéo.
J'ai assemblé plusieurs blocs pour faire des pièces d'environ 3 x 8 x 62 cm (1-1/4" x 3" x 24").
Je vais avoir besoin de (12) de ces blocs. J'en ai déjà (6) d'assemblés.
Ma procédure pour assembler ces petits morceaux ensemble est de m'assurer qu'ils soient bien alignés ce qui va limiter la quantité de rabotage par la suite - plus c'est précis comme alignement moins il y aura de rabotage.
Je serre un morceau dans l'étau et je dépose dessus l'autre morceau que je veux lui adjoindre. Avec une règle je peux vérifier, et ajuster si nécessaire, que les deux morceaux sont bien alignés dans les deux plans.
On peut voir ci-bas que la pièce de noyer est légèrement trop courte et je vais devoir raboter les autres essences pour qu'elles soient toutes à égalité.
Tout semble bien droit dans l'autre axe.
Je colle trois de ces pièces ensemble, je rabote la face (dessus) et je vérifie immédiatement, avec les bâtons de vrillage, s'il n'y a pas de vrillage (twist).
Six rangées de collées.
J'en suis à 7 rangées de collées (sur un total de 12) et il va rester très peu de rabotage sur la surface apparente lorsque j'aurai terminé la planche à découper.
Dix maintenant.
La planche à découper que j'avais déjà terminée doit maintenant être réduite, en profondeur, d'environ 5cm ou 2". Je scie ce morceau et je rabote la face.
Je dois maintenant rectifier une des extrémités de la nouvelle planche. Je vais devoir raboter tout cela parce que ce n'est pas vraiment possible avec une scie.
Comme je suis presque prêt à faire l'assemblage des deux planches, je reprend mes mesures pour être bien certain de l'épaisseur de la pièce de séparation que j'entend insérer entre les deux planches. Ce faisant, j'ai une surprise de taille. Ma nouvelle planche n'est pas assez grande...comment est-ce que cela peut s'être produit? La réponse est détaillée ici. Je n'aurais jamais crû qu'une règle de ce genre existait.
Préparation de la pièce de séparation en chêne.
Du grain de bout de chêne. Ça me fait toujours penser à des céréales.
Pièce de séparation collée d'un côté.
Assemblage à sec de l'ensemble qui a nécessité beaucoup d'ajustement. Cet assemblage devait être parfait parce que je n'avais pas l'intention de raboter toute cette surface en grain de bout encore une fois.
Finalement le dernier collage.
Là je suis bien content d'avoir deux étaux et j'utilise mon tout nouveau rabot no.8 de Millers Falls pour rectifier ces larges chants.
Je dois raboter toutes les faces périmétriques mais ce n'est pas vraiment évident avec un morceau de ce poids et de cette taille.
Et le résultat quasi-final après une couche d'huile d'abrasin.
Deuxième couche:
Ce projet m'a demandé énormément de temps. La difficulté était de toujours avoir des blocs parfaitement d'équerre et, comme ce n'est pas possible, ça sous-entend beaucoup de rabotage. Je dirais même énormément de rabotage. Tout ceci sans compter toutes les coupes avec une scie.
En conclusion je dirais que, j'en ai fait une, mais je n'en referai pas!
Normand
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